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Temps de lecture : 8 minutes

Plus d’un demi-million de Canadiens sont atteints d’une maladie neurocognitive. Avec le vieillissement de la population, on estime que ce nombre augmentera à 912 000 personnes en 2030. Au-delà de ces chiffres, presque tout le monde a une histoire personnelle et émouvante avec la démence. En janvier, mois de sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, essayons de mieux comprendre cette condition.

 

Maladie d’Alzheimer et démence : Quelle est la différence ?

La démence n’est pas une maladie unique, mais plutôt un syndrome englobant plusieurs maladies où l’on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement et du comportement ainsi que l’inaptitude à réaliser les activités de la vie quotidienne. La maladie d’Alzheimer est une forme de démence. Elle est le type le plus répandu et représente environ 60 % des cas. Les autres formes de démence incluent notamment la démence vasculaire, à corps de Lewy et fronto-temporale.

Comment la maladie se développe-t-elle?

La maladie d’Alzheimer se caractérise par la mort des cellules cérébrales (neurones). Certaines protéines s’accumulent de façon anormale à l’intérieur des neurones et entre ceux-ci, on parle ici des plaques amyloïdes et les enchevêtrements neurofibrillaires. Ces changements entraînent graduellement un dysfonctionnement du cerveau et l’apparition de troubles cognitifs.

On sait aujourd’hui que les dommages au cerveau commencent jusqu’à 20 ans avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie. Les symptômes se manifestent progressivement, le plus souvent après l’âge de 65 ans, et s’aggravent avec la progression de la maladie. On reconnaît 3 stades d’évolution :

Léger

  • Problèmes de mémoire et de langage.
  • Difficulté à retenir de nouvelles informations.
  • Changements de comportement.
  • La personne a besoin d’un peu d’aide.

Modéré

  • Accentuation du déclin.
  • Difficulté à exécuter les tâches quotidiennes.
  • La personne doit être accompagnée pour faire ses courses, son ménage, s’habiller, prendre un bain et faire sa toilette.

Avancé

  • La personne ne peut plus prendre soin d’elle-même; elle ne parle plus et nécessite des soins jour et nuit.
  • La fin de vie est proche. Fait à noter: la plupart des décès ne sont pas causés par la maladie elle‑même, mais par ses complications (p. ex. la difficulté à avaler augmente le risque de déshydratation, de malnutrition et de pneumonie).

Les signes annonciateurs

La maladie d’Alzheimer entraîne un déclin progressif des capacités cognitives comme la mémoire, le langage et l’attention, et affecte l’humeur et le comportement.

Comment cela se manifeste-il, concrètement? L’encadré qui suit présente un survol des signes précurseurs. Pour plus de ressources, incluant des cours en ligne ayant pour objectif de créer des communautés plus accueillantes et sécuritaires pour les personnes vivant avec des atteintes cognitives, rendez-vous sur le site web : Canada proche allié Alzheimer.

  • Pertes de mémoire qui affectent la vie de tous les jours, p. ex. oublier souvent des événements ou avoir du mal à retenir de nouvelles informations.
  • Difficultés à exécuter les tâches quotidiennes, p. ex. perdre la capacité de faire ce qu’on a fait toute sa vie, comme préparer un repas ou s’habiller.
  • Problème de langage, p. ex. oublier des mots ou ne pas les utiliser correctement.
  • Désorientation dans le temps et l’espace, p. ex. se perdre près de chez soi ou oublier le jour de la semaine.
  • Jugement amoindri, p. ex. nier un problème de santé grave ou porter des vêtements légers par temps glacial.
  • Difficultés face aux notions abstraites, p. ex. ne pas comprendre la signification des chiffres sur une calculatrice.
  • Rangement inapproprié des objets, p. ex. ranger des objets aux mauvais endroits (fer à repasser au congélateur, montre dans le sucrier).
  • Changements d’humeur et de comportement, p. ex. graves sautes d’humeur, entre la sérénité et la colère, sans raison apparente.
  • Changements dans la personnalité, p. ex. se comporter de manière inhabituelle, devenir paranoïaque ou se sentir menacé.
  • Perte d’initiative, p. ex. se détacher de sa famille et de ses amis, perdre l’intérêt pour ses activités préférées.

Un mythe bien répandu…

Bien que la démence touche principalement les personnes âgées, elle n’est pas une composante normale du vieillissement. Il s’agit bel et bien d’une maladie.

Toutefois, il se peut que certaines facultés se fatiguent un peu lorsqu’on vieillit. Rassurez-vous : oublier un rendez-vous, ses clés, ou le nom de quelqu’un … font partie du vieillissement normal. Ces oublis occasionnels peuvent même se voir à tout âge et ne vous empêchent pas de fonctionner au quotidien. Si vous êtes inquiet de votre santé cognitive, mieux vaut en discuter avec votre médecin.

Peut-on se protéger contre le déclin cognitif?

On sait que le risque de développer une maladie neurocognitive augmente avec l’âge, la présence de certains gènes et chez les femmes (près de 60% des personnes atteintes sont des femmes). La plupart de ces facteurs accroissent le risque de développer la maladie, mais ne sont pas des causes directes.

La bonne nouvelle, c’est que l’adoption d’un mode de vie sain peut aider à réduire le risque d’en être atteint. Selon les scientifiques, environ 40 % des cas de démence seraient liés à des facteurs modifiables, c’est-à-dire, sur lesquels on peut agir. On peut, par exemple, rester actif physiquement, manger sainement et s’adonner à des activités de loisir « cognitivement » stimulantes. C’est d’ailleurs ce qui a inspiré la devise de Lucilab :

Un esprit sain, dans un quotidien sain !

 

Finalement, pour diminuer notre risque individuel, il est aussi recommandé de ne pas fumer, boire peu ou pas d’alcool, traiter les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires (diabète, hypertension, cholestérol élevé) et d’obtenir un traitement adéquat en cas de dépression majeure.

Pour en apprendre davantage sur les facteurs de risques « modifiables » liés au mode de vie, cet article vaut le détour.